Leçon 04 _ SE DOTER D'UN LEXIQUE DES MIGRATIONS

 JOUR 04
🕥 10 mn

Seconde partie du MOOC, on quitte la classe pour s'informer sur l'environnement des familles migrantes. Une fois la leçon terminée, découvrez "Amina", le second album du groupe "Refugees for refugees" (Musiek Publique) afin de prolonger cette petite musique des migrations.


Contenu de la leçon 02 inspiré par les "Petit Guides" réalisés par La Cimade et le "Guide du Réfugié" réalisé par Welcome Bordeaux (présenté à Cenon, le 15 10 2018) ainsi que par les rencontres avec la municipalité de Thessaloniki (programme s collectifs OIKOPOLIS et STEKI à Thessaloniki et le CADA (France Terre D'asile) à Bègles.


◤ POURQUOI ◥
C'est déterminant de lire et relire un lexique des migrations ?

  • Pour considérer les personnes avec qui nous entrons en relation. Evitons de parler indifféremment de migrants, de réfugiés, d'exilés, d'immigrés, d'étrangers, de demandeurs d'asile, de ROM, de tziganes, de gitans ou de sans papiers ... sans connaitre ces différentes définitions. Les parcours et les droits des personnes ne sont pas les mêmes selon leur statut et leur situation. Ils varient aussi selon leur nationalité et selon le pays qui les accueille. Les mots sont  - comme toujours - lourd de sens et de sous-entendus. Essayons de les utiliser au mieux pour comprendre la situation et le quotidien des personnes rencontrées. 

  • Un Migrant est une personne qui quitte son pays d'origine pour venir s'installer durablement dans un pays dont elle n'a pas la nationalité. On parle de personnes "immigrées" quand favorise le point de vue du pays d'accueil (exemple : en Belgique nous parlons d'immigrés Afghans, pour des personnes ayant quitté l'Afghanistan pour la Belgique). On parle de personnes "émigrées" quand on favorise le point de vue du pays d'origine (exemple : en Afghanistan, nous parlons d'émigrés Afghans en Belgique, pour des personnes ayant quitté l'Afghanistan pour la Belgique)

  • Un Demandeur d’Asile est une personne qui a fuit son pays car elle y a subit des persécutions ou craint d'en subir et qui demande une protection dans un autre pays. Ce droit doit être reconnu par l'administration du Pays d'accueil. A l'issue de cette période d'instruction des demandes, la personne est soit déboutée et elle devient un "sans papier" (même si des recours sont possibles), soit elle obtient le  droit, d'être protégée dans un autre pays que le sien, et elle devient légalement un « Réfugié » avec un titre de séjour d'une durée déterminée. La Convention de Genève de l'ONU de 1951 relative au statut du réfugié, ratifiée par 148 Etats, garantit ce droit, qui reste appliqué de façon très restrictive dans de nombreux pays. En Europe, la majorité des demandeurs d'asile proviennent des derniers temps de Syrie, d'Afghanistan, d'Irak, d'Erythrée et d'Iran ... 

  • Selon les parcours des familles, le rapport à l'Ecole varie. Si l'inscription à l'école des enfants déclenche des droits pour les familles (comme dans leurs pays d'origine en théorie), le rapport à l'apprentissage, et notamment à la langue du pays d'accueil, dépend aussi de du pays d'accueil (étape provisoire ou définitive). En Grèce, peu de personnes migrantes apprennent le Grec (au delà de sa difficulté et de son alphabet) car très peu imaginent s'installer ici. Leur projet de vie est ailleurs : en Allemagne, en Angleterre ou en France ... là où il y a du travail. Apprendre des mots d'allemand est plus rentable, plus utile dans un futur processus d'intégration. En Belgique, des familles peuvent faire, volontairement ou involontairement, une pause qui peut se prolonger et les amener à envisager une installation temporaire, voire durable. Et ainsi, modifier le rapport à l'Ecole. En France, des allers retours avec les pays d'origine peuvent être fréquents, en fonction des périodes (travail saisonnier) ou des besoins de santé ... Bref, le rapport à l'Ecole est - bien évidemment - lié aux projections des familles, subies ou souhaitées, à court ou à moyen terme. 

◤ COMMENT ◥
Mieux comprendre les situations des personnes ?

  • Comment appréhender les raisons qui ont amené les personnes à se déplacer ? A quitter leur pays. Elles sont multiples et souvent liées entre elles. Entre motifs économiques (recherche d'emploi), regroupement ou rapprochement familial, contraints à l'exil ou migrations par "choix", les motifs ne sont pas toujours aussi distincts que l'administration le souhaiterait. Des familles veulent souvent et simplement voir grandir leurs enfants en toute sécurité. Pouvoir manger à leur faim. Aussi, il est toujours nécessaire de relativiser la situation des personnes qui ont "choisi de partir" quand on s'intéresse aux conditions de vie dans leur pays d'origine (santé, revenus, persécution, discriminations religieuses, ethniques, politiques, sécurité, mal logement, bidonville, ... et éducation !)

  • Comment lutter contre des idées reçues ? En lisant "le Petit Guide des migrations internationales" réalisé par La Cimade (France) par exemple. Dans lequel, on apprend à relativiser la situation des Pays européens face aux crises migratoires, dans la mesure où ce sont "les pays pauvres ou en voie de développement qui accueillent 86% des réfugiés dans le monde" ; avec la Turquie, Le Pakistan, le Liban et l'Iran en première ligne. L'Europe accueille 8 réfugiés pour 1000 habitants, le Liban 183 pour 1000. (données 2018). Autre vérité : La majorité des réfugiés ne vont pas du nord au sud, mais dans un pays voisin. Beaucoup migrent d'un pays à un autre sans changer de continent.

  • Comment connaitre les droits des demandeurs d'asile ? En s'informant auprès des associations, des ONG, des services publics administratifs. Les demandeurs d'asile ont a priori beaucoup de droit inaliénables (à la scolarisation, à l'hébergement, à la domiciliation, à la santé, à la vie culturelle), sauf celui de travailler pendant la période d'instruction de leur demande d'asile. Si ces droits existent, ils ne sont quasiment pas accessibles (dossier, pièces justificatives, traduction, soutien mental) sans l'aide des travailleurs sociaux ou des professionnels et des bénévoles des associations et des ONG. "C'est très compliqué déjà pour nous qui maitrisons la langue de remplir ces dossiers !" nous rappelle une directrice d'école. Citons ici les acteurs ressources, et leur INDISPENSABLE action (rencontrés lors du projet MIGRATORY MUSICS) : CADA Bègles, La Cimade, RESF, STEKI social center, OIKOPOLIS, MANA, REACT, Amnesty International, COS, Welcome Bordeaux,  ...



 ⚫ RESSOURCES 
IMAGEES

Des livres pour enfants, 
des animations vidéos et des BD
repérées lors de Migratory Musics 



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▶▶▶ A SUIVRE la leçon 05 : Développer des réseaux sociaux et culturels



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