Leçon 05 _ DEVELOPPER DES RESEAUX SOCIAUX ET CULTURELS

JOUR 05
🕥 10 mn

Il vous reste de la place dans votre carnet d'adresses ? C'est le moment de le remplir. La 5ème et avant dernière leçon peut commencer.




Contenu de la Leçon 05 inspiré de l'expérience MIGRATORY MUSICS, de ses rencontres formelles et informelles entre des acteurs, qui cultivent des réseaux avec des partenaires qui ne font pas tous le même métier. Les 3 "clés de la réussite" des projets d'accueil des familles migrantes restent : le réseau, le réseau et le réseau. Dans et en dehors des murs de l'Ecole.



◤ POURQUOI ◥
c'est essentiel de développer des réseaux sociaux et culturels


  • parce que "avec une seul main, tu ne peux pas faire autant de choses qu'avec 10 mains" réflexion d'un ami Mauritanien. Et oui, "Nous ne sommes pas seuls, ce n'est pas seulement une intuition" (Koldo Vio). Quand les enseignants, les éducateurs, les travailleurs sociaux, les médiateurs culturels et les artistes travaillent ensemble, les actions ont plus de sens. Pour plusieurs raisons. Elle s'installent dans le temps, elles mutualisent des moyens, elles laissent des traces dans la mémoire individuelle et collective. Parce que tout le monde tire dans le même sens pour "faire mieux" et "faire beau" : des conditions techniques et logistiques, à la qualité des restitutions et de la communication. Nous avons besoin de valoriser autant le résultat (la restitution), que le processus de ces actions (ateliers). Afin qu'elles fassent tache d'huile, qu'elles donnent envie à d'autres de se lancer dans ces aventures collectives. Humaines.

  • parce que les DROITS CULTURELS existent ! Parler de "projets qui favorisent l'accès à la culture des migrants " est un non sens. On n'accède pas à quelque chose que l'on possède déjà : sa culture. Adoptons enfin une définition de la culture, qui nous rapproche. Le terme culture recouvre "les valeurs, les croyances, les convictions, les langues, les savoirs et les arts, les traditions, les modes de vie par lesquels une personne exprime son humanité et les significations qu'elle donne à son existence" (Déclaration de Fribourg). En ce sens, nous nous devons d'élaborer collectivement des actions qui favorisent l'expression des "identités culturelles" qui composent notre société (Déclaration UNESCO sur la diversité culturelle). La cuisine, l'artisanat, les contes, la couture, le sport ... et tant d'autres savoir faire sont des vecteurs pour développer des actions culturelles, dans les quelles les personnes d'ici et d'ailleurs vont se retrouver pour s'exprimer librement et naturellement. Et ainsi faire "Humanité Ensemble", n'est ce pas  Doc Kasimir Bisou ?

  • parce que les enfants, les parents, les enseignants se sentent encore plus fiers de leurs créations (expositions, chorégraphies, chants, pièces de théâtre ...) quand elles sont valorisées au delà des murs de l'Ecole. Quand les conditions sont réunies, proposer une restitution dans l'école et dans un centre culturel renforce l'impact de ces actions. Les familles découvrent ainsi des équipements culturels, des lieux de vie, d'autres espaces de la ville. Elles franchissent la porte des centres culturels  ... en suivant les enseignants avec lesquels un rapport de confiance s'est créé. Les enfants servent aussi de guide aux parents, eux qui sont déjà aller répéter dans le centre culturel. Il est déterminant de bien mesurer ici la capacité des centres culturels à produire (malgré eux) de l'intimidation sociale. "Le théâtre c'est bien, c'est beau mais ce n'est pas pour nous" ... Il ne faut pas sous estimer le regard porté sur les personnes qui rentrent dans ces lieux, sans avoir les codes de ces lieux. Cela s'anticipe, se prépare.

  • parce que les projets culturels ont un impact "énorme" sur nous, et plus particulièrement pour les familles migrantes. Un impact positif, tant ces projets reconnaissent les personnes dans leur dignité, leur individualité et leur créativité. Les procédures administratives que suivent les adultes migrants effacent en partie leur personnalité. Ils peuvent avoir la sensation de se transformer en numéro durant cette période. Professeurs, travailleurs sociaux, médiateurs, bénévoles se doivent de motiver, de tisser de la confiance pour redonner envie aux familles migrantes d'aller vers des activités culturelles, qui ouvrent des parenthèses dans leur quotidien. Avant qu'elles ne le refassent, plus tard, par elle-même. Ici ou ailleurs.


◤ COMMENT ◥
développer des réseaux sociaux et culturels ?






En allant taper à la porte des gouvernements locaux. Contactez les directions culturelles des municipalités, qui mettent en oeuvre des projets avec les écoles. Par exemple, la ville de Bègles (FR / 27 000 habitants) située au sud de la Métropole Bordelaise a axé sa politique culturelle sur le Cirque contemporain. Lequel transmet des valeurs de partage et de convivialité, qui font écho à la volonté de la ville d’accueillir au mieux des personnes étrangères. A travers ses techniques d’expression corporelle, de clown, d’acrobatie, le cirque est un très bon support pour entrer en contact avec des enfants allophones.  Avant de jouer leur spectacle sur scène, les artistes accueillis « en résidence » sont souvent invités à animer des temps de rencontres et d’ateliers. Une caravane, la "Circo Mobile", se déplace dans les lieux de vie pour sensibiliser des personnes.









En allant taper à la porte des salles de spectacles les plus proches, qui proposent des parcours scolaires, des ateliers ou des actions de sensibilisation. Participer à une sieste musicale à la Cabane du monde du Rocher de Palmer, à Cenon, est un moyen, de rentrer en contact avec un lieu culturel. Tout comme "Un dimanche à la Maison" à la Maison de la Création de Bruxelles. Ou une performance mise en scène par Synkpino Coop (Synora) . Autant de moments rassurants, où la convivialité, l'écoute et le patrimoine culturel des personnes sont mis en avant. Les "Médiateurs culturels" jouent ici un rôle majeur pour installer, localement, une habitude de travail et une relation de confiance entre une école, des parents, des enfants et des artistes. En organisant de bonnes conditions de travail (accueil, technique, contrats, droits à l'image, communication ...), le médiateur crée un climat rassurant pour tous. Et plus l'enseignant sera mis en confiance en amont, plus cette confiance va se propager aux parents et aux enfants.









En poussant la porte des collectifs et des centres sociaux culturels, qui entretiennent une relation privilégiée avec les familles migrantes. Ces équipes, de bénévoles et de professionnels, proposent des activités aux parents et aux enfants, à relier avec ce qui se passe dans la classe, pour favoriser des temps de rencontre avec les parents : ludothèque, atelier cuisine, jeux de société, jardin partagé, atelier construction-réparation (repair café), atelier couture, cinéma d'animation, café multi-langues ... Autant de moments partagés qui impliquent les parents en valorisant leur savoirs faire manuels, créatifs et intellectuels. Du Centre social et culturel Estey à Bègles, OIKOPOLIS et Social Center Migrants' Social à Thessaloniki





⚫ JEUX AVEC
ENFANTS ET PARENTS

A proposer dans et en dehors de la classe pour impliquer les parents et associer les partenaires du territoire. Fiches ressources du Guide Communication Parents - Enseignants réalisé par INSUP et EDRA _ Migratory Musics _ Juillet 2019


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▶▶▶ A SUIVRE la leçon 06 : Expérimenter des pédagogies à travers les Arts

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